1866. Victoria, jeune veuve qui fuit Londres et ses mauvais souvenirs, rejoint sa cousine américaine Mary Ann, installée à Pont-Aven à l’Hôtel des Voyageurs avec un groupe d’autres peintres venus des États-Unis. Bien accueillie, la petite troupe travaille, admire, parcourt la région. Définitivement conquises par l’ambiance chaleureuse et la beauté des paysages, les deux cousines, dotées du même caractère indépendant, s’y font bâtir une villa moderne. L’auteure de La nacre des Abers (NB juillet-août 2018) se montre habile à restituer l’atmosphère d’une époque et d’un lieu. L’arrivée du chemin de fer à Quimperlé en 1862 a désenclavé la Bretagne. Elle attire une flopée d’artistes, autant par son côté sanctuaire, gage d’authenticité et d’un certain primitivisme celte, que par l’espoir d’y vivre à bon compte. On déambule au Bois d’Amour, sur les bords pittoresques de l’Aven, de moulins en manoirs ; les Bretons prennent la pose avec gentillesse. Les personnages, traités de façon superficielle, apparaissent presque comme un alibi pour vanter les atouts d’un décor qui, vingt ans plus tard, séduira aussi Gauguin. On s’instruit sans déplaisir, sans passion non plus. (M.F. et A.-C.C.-M.)
Dans la lumière de Pont-Aven
VLÉRICK Colette