Tout commence un 8 septembre, jour de l’An pataphysique pour finir un 7 septembre, trois-cent-soixante-cinq jours après, sans exclure les jours perdus du 4 au 15 octobre 1582. Un calendrier ! Un calendrier perpétuel qui exhume de l’oubli des femmes et des hommes, des grands et des obscurs mais aussi des événements, sans souci de leur éloignement dans le temps et l’espace, en un impressionnant défilé baroque. D’inégale longueur, ces récits de vie organisent avec une belle désinvolture le chaos du genre humain. Qu’ont de commun les personnages de ces « brèves » ? Une date de naissance, ou celle de leur mort, et bien plus grâce au rapprochement, évident dès lors qu’il nous est proposé, de vies vécues aux quatre coins du temps. L’émotion affleure souvent avec l’hommage mais aussi l’ironie quand le pire ou le médiocre sont malicieusement convoqués avec le meilleur. Le disparate de l’humanité prend des allures de fiction tragi-comique. On peut lire cette « nuit » comme un roman ou la savourer comme elle est construite, dans la liberté des chemins de traverse. (C.B. et F.E.)
Dans la nuit du 4 au 15
DA SILVA Didier