Dans l’béton

GARRÉTA Anne F.

Un père de famille, bricoleur du dimanche, entraîne ses filles dans sa passion pour le béton. Ils le fabriquent d’abord à la main jusqu’à l’arrivée dans le foyer d’une bétonneuse. Alors le travail s’intensifie au grand dam de la mère. Le béton sème la perturbation, envahit tout, « bousille » les lave-linge. La famille y consacre ses « ouikindes » jusqu’au jour où arrive la « cata monstre ». Difficile de résumer ce roman au récit éclaté comme le langage. Le thème ressemble à un gag. Anne F. Garréta, membre de l’Oulipo, fait preuve d’une grande inventivité. Elle malmène la langue, la tord dans tous les sens, l’enrichit d’onomatopées, d’argot, de mots inventés, de mots savants, de mots techniques. Elle joue parfois aussi la provocation : « Le béton c’est pas un métier de pédés ». Son livre est bien sûr un clin d’oeil à Queneau. On salue la prouesse de l’auteur mais le lecteur appréciera-t-il d’être secoué dans sa bétonneuse ? (F.E. et A.-M.D.)