Dans le collimateur

Gabriel a 17 ans. Ses parents, tous deux militaires, sont contraints, au gré des promotions de la mère, de déménager souvent. Dans le lycée où il vient d’arriver, il est happé par une bande de voyous, les moins fréquentables du lycée. Après une désillusion amoureuse, Gabriel se retrouve à nouveau seul ; à la maison, l’atmosphère est lourde et même sa sœur a l’intention de partir à sa majorité. Un matin, Yanis, un des jeunes de la bande, donne rendez-vous à Gabriel dans la clairière à 10 h.

Ce roman coup de poing d’une grande violence psychologique nous fait osciller entre malaise et envie de connaître l’issue de l’histoire. Pour Gabriel, la vie à la maison est source d’angoisse et de maltraitance psychologique ; sa sœur et lui sont soumis à une pression constante de la part de leurs parents et la gentillesse, la bienveillance n’existent pas ; son père très tôt l’oblige à chasser en forêt avec lui et à tuer de gros animaux à l’arme à feu et à l’arme blanche. Une grande partie du roman se passe en forêt, où l’on assiste à une course poursuite entre Gabriel et un mystérieux homme en noir. On court, on halète au rythme de l’adolescent ; des retours en arrière permettent de connaître son parcours entre douleur et rares moments de joie. Le fil de l’enquête policière permet de dénouer la vérité. Un polar bien écrit, prenant, qu’on a du mal à lâcher malgré la noirceur du récit. (S.H et J.G)