André Brink clôt une trilogie, amorcée par La porte bleue (N.B. juin 2007), par deux récits qui s’interpénètrent. Un matin, « Dans le miroir » que lui a offert sa femme, Steve, architecte blanc vivant au Cap, marié, deux enfants, se découvre noir. Son désarroi est total. Il perd peu à peu ses repères d’homme comblé de réussites. Le soir de cette étrange journée, il dîne avec son épouse dans un restaurant où font irruption des hommes cagoulés et menaçants. Derek, pianiste, et Nina, soprano, héros de « Appassionata », présents dans le même restaurant, sont traumatisés par les violences subies. Ils se réfugient dans la maison d’enfance de Nina ; ils y seront victimes d’étranges sortilèges.
Les destins parallèles des deux couples s’entrecroisent. André Brink poursuit sa dénonciation de l’ambiguïté identitaire sud-africaine. Les certitudes de supériorité par l’apparence raciale sont battues en brèche par de surprenants envoûtements. La musique et l’amour occupent une grande place dans ces récits où réalités tangibles et étrangetés se mêlent habilement.