Dans le silence du vent

1988, Joe vit ses treize ans dans l’insouciance, entre l’école et les escapades en vélo avec ses amis. La réserve indienne du Dakota où demeure sa famille est vaste, et la nature environnante constitue un inépuisable domaine de jeux. Tout bascule quand sa mère est violée. Ayant de justesse échappé à la mort, incapable de relater ce qui s’est passé, elle sombre dans le mutisme. L’enquête est confiée à la police de l’État et à la police tribale. Juge aux affaires indiennes, le père de Joe sait parfaitement que justice ne sera pas rendue. L’adolescent, brutalement plongé dans une insupportable réalité, veut rendre à sa mère le goût de vivre et se met à la recherche d’indices… Germano-américaine par son père et Ojibwe par sa mère, Louise Erdrich a elle-même grandi dans une réserve du Dakota du Nord. Après La malédiction des colombes (NB octobre 2010), elle dénonce à nouveau l’injustice dont sont victimes les Amérindiens, et en particulier les femmes. Elle sonde avec subtilité les sentiments contradictoires qui déchirent le jeune garçon et mettent fin à son innocence. Sa connaissance intime des lieux et des hommes donne à ce livre dense, finement écrit, au déroulement lent, une profonde richesse.