Dans le terrier du lapin blanc

VILLALOBOS Juan Pablo

Orphelin de mère, Tochtli semble a priori être un petit garçon comme tous les autres : il aime les chapeaux, les Français et la guillotine, les samouraïs, les dictionnaires, son père, et quelques employés fidèles avec qui ils forment « la meilleure bande de mecs à huit kilomètres à la ronde ». Pourtant, peu d’autres enfants peuvent se vanter de vivre dans une immense forteresse isolée en haut d’une colline, d’avoir comme animaux de compagnie un tigre et un lion ou encore d’avoir un papa qui fait commerce de la cocaïne.

 

À travers la relation père-fils, Juan Pablo Villalobos transpose dans l’organisation de leur vie de famille la structure des cartels de drogue, afin de mieux décrire l’omnipotence des rois du narcotrafic mexicain. L’écriture enfantine, puisque le narrateur n’est autre que Tochtli, permet à l’auteur de dépeindre avec une naïveté évidemment feinte et un humour désarmant la partie la plus sombre du Mexique : l’univers sordide et sans pitié de la drogue.