Douze chapitres, douze saynètes s’enchaînent chronologiquement, avec pour héros des aspirants-médecins qui deviennent ensuite docteurs. Ils sont quatre, mais leurs noms importent peu, car ils ne sont guère caractérisés : pas de description physique, peu de particularités psychologiques, et un suivi distant. Les nouvelles mettent en scène les études acharnées, les premières dissections, des réanimations qui échouent, un paranoïaque, un prisonnier blessé rétif, une césarienne à vif, une évacuation en avion, l’alcoolisme, une garde de nuit… On bascule de l’autre côté du miroir, du point de vue des soignants, dans un univers où les héros sont souvent fatigués, où la confrontation à la mort est fréquente.
L’écriture est souvent descriptive et factuelle, usant de termes techniques expliqués dans un glossaire en fin d’ouvrage, mais sait aussi se faire imagée et évocatrice pour rendre les atmosphères ou les sensations. Si sa froideur analytique la dessert pour l’expression des sentiments amoureux, elle excelle en revanche à suggérer la maladresse et les interrogations des étudiants, ou la détresse, la lassitude et les doutes des médecins et de leurs patients. Un premier livre captivant.