11 février 2015, Irkoutsk. Des agents du FSB (ex KGB) arrêtent Yoann Barbereau, directeur de l’Alliance française. Accusé de diffusion d’images pédopornographiques et d’attouchements sur sa fille de cinq ans. Coupable de viol selon l’article 132 du code pénal russe, il est placé en résidence surveillée, interné en hôpital psychiatrique. Réfugié à l’ambassade de France à Moscou à la suite d’un simulacre de procès, il écope de quinze ans de camp. Il s’échappe après deux ans et demi de cauchemar.
Si ce n’était pas une histoire vraie, on pourrait croire que ce livre est un roman dans la veine du Bureau des légendes tant il est percutant. On y trouve tous les ingrédients : mensonge, violence, torture, faux témoignages, fabrication de preuves, menaces… Mais des zones d’ombre demeurent. L’auteur était-il un espion ? Il s’en défend. Chapitre après chapitre, chacun introduit par une citation littéraire, l’auteur témoigne des techniques du « Kompromat » – une machination ourdie pour compromettre une personne –, de ce qu’a été sa vie avant et après son arrestation, de son évasion rocambolesque (la meilleure des solutions). Les nombreuses références littéraires et un vocabulaire recherché en poétisent la prose. En tout cas son récit, aussi excitant qu’angoissant est bien l’œuvre d’un excellent romancier. (C.Go. et F.L.)