Ana, quarante et un ans, meurt dans un accident de voiture. Sa fille Sarah, qu’elle a eue à dix-sept ans en 1945, ne sait rien du passé de sa mère ni du mystère de sa naissance. Sa vie paisible et bourgeoise à Lausanne bascule quand elle apprend, par le courrier d’un notaire français, qu’elle devient légataire universelle d’une inconnue. Elle part dans les Cévennes, prend possession d’une maison de village et y découvre, dans une cave qui a servi de cachette à sa mère Ana, son journal qui s’arrête brutalement en 1944. Christian Laborie (L’enfant rebelle, NB novembre 2015) emmène son lecteur de Genève jusque dans les Cévennes, sa terre de prédilection. De nombreux livres ont déjà relaté cette période particulièrement tourmentée, la persécution des Juifs par les nazis, leur déportation, l’occupation allemande de la France, la collaboration, la Résistance. Ici, il s’agit du tragique destin d’une famille de Juifs polonais pourchassés de pays en pays. On est ému par la simplicité du récit, le courage et l’amour de la vie de la jeune héroïne. La vision assez juste de la France de l’époque ne tombe pas dans le manichéisme, lâcheté et générosité coexistent. (C.M. et M.S.-A.)
Dans les yeux d’Ana
LABORIE Christian