Il y a Molly et Anna, deux soeurs, tour à tour complices ou ennemies ; il y a les amants, Marek et Boris ; et la mère, Mélini. Tous sont idéalistes, derniers communistes, militants engagés dans les utopies d’aujourd’hui. Médecins ou écrivains – Molly soigne, Anna écrit – l’aide humanitaire et la Révolution donnent sens à leur vie chaotique; ils partent au Mexique… Dans ce roman moderne, Geneviève Brisac (Une année avec mon père, NB juin 2010) parle du réveil douloureux des post-soixante-huitards. En ce XXIe siècle où l’économie gouverne le monde, ses personnages tournent en rond : comment vivre sans une bonne Révolution, sans un combat à mener ? Ils épousent alors les luttes pour les sans-papiers, les mal-logés… au risque d’oublier de vivre. Il s’agit aussi d’une famille, excentrique et désunie, du désir sans limite de la société actuelle. La langue, très belle, aux phrases courtes, alertes, imagées, pleines de poésie, fait regretter le manque de consistance de cette intrigue décousue et peu vraisemblable.
Dans les yeux des autres
BRISAC Geneviève