Un couple avec deux jeunes enfants réside dans sa maison de vacances près de Dieppe. Lui, principal narrateur, entre en relations avec une voisine, Alice, étrange vieille femme. Souvent mal accueilli, il ne peut s’empêcher de retourner près d’Alice qui le rudoie, l’agresse et lui livre par bribes un mystérieux passé. Jeune fille en 1941, elle s’est embarquée pour les États-Unis en compagnie de son père, photographe, d’André Breton, Max Ernst, Levi-Strauss. Là-bas, ils séjournent souvent sur le territoire de la tribu indienne des Hopi qui les fascine. La maison d’Alice est emplie d’objets mystérieux et de documents qu’elle présente peu à peu à son visiteur qui délaisse femme et enfants. Manquant d’unité, l’ouvrage intercale de façon artificielle, entre les pages imputables au narrateur, des passages relatifs aux statuettes, croyances et fêtes Hopi ainsi que les notations bibliographiques sur André Breton au contact des Hopi, et on comprend mal l’envoûtement qui saisit le narrateur. L’accumulation, dans son récit, des faits minuscules de la vie courante, ralentit l’action et l’écriture hachée, à la syntaxe minimaliste, contribue au sentiment d’éparpillement.
Dans l’or du temps.
GALLAY Claudie