Sous le regard maternel, Léon observe ce nouvel intrus dans sa vie: son petit frère Marcel, confiné dans son berceau. Il n’est bien sûr pas question de lui prêter sa chambre. Tous les arguments sont déployés pour indiquer aux parents qu’il n’y a place que pour lui tout seul dans la famille. « Trop » ou « pas assez » sont les prétextes utilisés pour conserver sa place d’enfant unique. Mais quand Marcel se met à pleurer, c’est Léon qui offre ses bras pour le protéger et le câliner, abandonnant son doudou fétiche. On retrouve avec plaisir la suite des aventures de Gros boudeur, avec l’arrivée d’un petit frère dans la famille. Les formes douces et ovoïdes des pingouins illustrent des pages blanches et vertes, rompues par quelques touches bleues. La fenêtre laissant entrevoir une barque à l’extérieur, et le gros plan la ciblant depuis l’igloo, permettent d’imaginer les pensées de l’aîné. Les sentiments traversés sont décrits avec subtilité, et l’issue est prévisible, même si une phase de suspense laisse envisager une autre hypothèse. C’est un album rempli de tendresse, qui idéalise un soupçon la situation. (M.-C.D.)
Dans mes bras
JADOUL Émile