Dans la forêt, les arbres projettent leur ombre sur la neige et, tout au fond du bois, dans une minuscule maison éclairée, un cerf regarde par la porte-fenêtre; qu’a-t-il vu, entendu ? Un lapin qui arrive de très loin, il est devant la porte, il hurle : « cerf, cerf, ouvre-moi ! »
La célèbre comptine est illustrée avec un sens parfait du récit et une utilisation efficace d’effets cinématographiques comme des zooms avant et arrière, qui font percevoir les distances et alimentent le suspense. La dramaturgie est aussi accentuée par des expressions sur les visages, des positions de repli chaque fois qu’ un animal frappe à la porte, menace vivante pour ceux qui sont à l’intérieur. Le bois change de couleur, la petite maison se remplit, avec tout un jeu d’angoisse suivie de bien-être ; car le cerf a l’art de pacifier les instincts sauvages. Les gouaches excellent dans les paysages, comme dans la peinture des animaux, et tout prend vie.