En 2006, Melitza a vingt-trois ans. Elle est jolie, mexicaine, vit à Guadalajara, lorsqu’elle rencontre Evo, « bel indigent » au type indien, qu’elle héberge spontanément. Il ne la quittera plus. Avec son père et Evo, Melitza goûte aux délices hallucinogènes du peyotl, lorsqu’ils se font arrêter. Melitza est perversement brutalisée. Brisée, elle essaie de se reconstruire autour de son amour pour Evo, serein, bienveillant mais impassible. Après s’être réfugiés sur une plage déserte, ils s’installent à Oaxaca où gronde l’insurrection. Entre fusillades et fêtes populaires, elle écrit ces carnets intimes, désormais posthumes, transmis, annotés et traduits par son père. Hubert Antoine est né en Belgique en 1971, il habite actuellement au Mexique et a su inscrire son premier roman dans l’histoire récente du pays. Le père, intellectuel plus que libéral, l’Indien à moitié chaman, l’héroïne impétueuse et impulsive prennent vie dès les premières pages. Le texte, plein d’images, d’imagination et de poésie, d’une fantaisie qui va parfois jusqu’à l’absurde, progresse, dansant et tournoyant, au gré des émotions de Melitza. Mais la réalité est crue, inquiétante, celle d’une dictature brutale et corrompue. L’idéologie d’extrême gauche, un discret message « peace and love » sous-tendent ce récit exotique et poignant. (V.A. et M.W.)
Danse de la vie brève
ANTOINE Hubert