Danse encore

LAPID Nadav

Quatre nouvelles – trois brèves, une plus longue – composent le premier ouvrage de ce journaliste et cinéaste israélien, juif ashkénaze. Elles ont Tel-Aviv pour cadre. Des personnages en décalage, en recherche, circulent dans cette ville dure : un passager recueilli à l’aéroport n’est pas l’oncle attendu, un frère militaire s’est trompé de vocation, un amour surnage à peine dans un océan de vide affectif et de suicides possibles. Dans le dernier récit, le narrateur traque un ancien ami juif oriental, écrivain énigmatique, autrefois militant et idéaliste, qui se révèle dépassionné, désabusé, insaisissable.

 

Les images et les innombrables détails de la vie quotidienne s’enchaînent sans respiration, rendant l’atmosphère de la ville et du roman étouffante. Les habitants hagards et seuls, victimes de situations parfois surréalistes, sont dépeints avec un cynisme clairvoyant qui n’épargne pas l’identité de l’auteur. L’écriture forte, structurée, est au service d’un pessimisme palpable.