À vingt-neuf ans, Danton, avocat débutant, au physique inquiétant, à la voix tonitruante, voit dans les soulèvements parisiens de 1789 « un courant irrésistible » dans lequel il se jette. Républicain convaincu, ce Champenois issu de la classe moyenne rejoint les Jacobins pour tenter d’orienter la marche désordonnée de la révolte populaire. Exubérant et brutal en apparence, il ne cesse en réalité de rechercher un équilibre dans le processus révolutionnaire, calmant les querelles fratricides et tempérant les extrémismes. Incompris des Sans-culottes, ses alliés, qu’exaspère une situation extérieure et intérieure dramatique, trahi par Robespierre, il finit sur l’échafaud, à trente-quatre ans, en avril 1794. Cinq années seulement séparent l’entrée fulgurante en politique de ce jeune homme hors du commun de sa fin tragique. Passionné par le personnage, son tempérament, ses ambiguïtés et aussi par l’époque, l’auteur, un journaliste anglais, retrace presque au quotidien la brève carrière de son héros. Il sait rendre palpables les pulsations d’une France populaire en révolte et la passion dévorante de celui qui en utilise les moindres manifestations. Manquent cependant quelques lignes directrices à ce foisonnement de faits par nature fortuits et contradictoires. D’autant que ce récit, souvent obscurci par une traduction maladroite, est brouillon mais attachant.
Danton : le géant de la révolution
LAWDAY David