Rédacteur en chef d’un quotidien norvégien, Simen paraît plus affecté que jamais par la nouvelle disparition de Sofia. Vingt années de mariage l’ont pourtant habitué aux escapades de sa femme, mais les raisons qui, cette fois-ci, l’ont conduite à Bilbao menacent leur couple. Aussi cherche-t-il le réconfort auprès de ses deux amis d’enfance, Bird et Leon. Malheureusement le premier s’épuise dans une pratique excessive de la course à pied, tandis que Leon, pianiste de jazz, traverse une cruelle période de doute et préfère la solitude du désert algérien. Pendant quelques jours, le monde des quatre personnages semble devoir basculer. Mais les liens indéfectibles d’amitié parviennent à réfréner momentanément leur fuite en avant.
Soutenu par un style clair et percutant, ce roman de construction éclatée multiplie les situations insolites et les flashes évoquant le passé. S’il n’est pas amer, le constat d’Øystein Lønn est cependant réaliste : formé au matérialisme, l’homme d’aujourd’hui se sent désarmé lorsqu’il entrevoit le vide de son existence.