En 13 chapitres de cinq Ă vingt pages chacun, est exposĂ©e la vie des soldats allemands dans les tranchĂ©es de la guerre de 14. Le dĂ©cor est noir, gris et blanc, avec un gris dominant. La pluie est partout, ainsi que la dĂ©vastation. L’ambiance est donnĂ©e dâemblĂ©e par les commentaires de deux planches opposĂ©es dans un face-Ă -face glauque : « Nous sommes 4 216 058 blessĂ©s » et « Nous sommes 2 033 700 morts et disparus »…  Ce qui est surprenant, c’est que cette BD est une adaptation du livre Le Feu d’Henri Barbusse, prix Goncourt en 1916, sur les horreurs de la guerre des tranchĂ©es, vue cĂŽtĂ© français. PĂ©cherot et Pinelli lâont transposĂ© du point de vue allemand. Au final, la tragĂ©die est la mĂȘme. Le dessin fait irrĂ©mĂ©diablement penser au cĂ©lĂšbre tableau Le cri d’Edvard Munch. Est-il encore plus efficace que les mots pour traduire lâinimaginable, la monstruositĂ©, lâabsurde ? Il propose en tout cas une nouvelle forme de tĂ©moignage, et câest ce rĂŽle utile que poursuivent les auteurs, pour passer de « Nous ne sommes rien » à « Nous serons tout ». (H.T. et A.J.)  Â
Das Feuer
PĂCHEROT Patrick, PINELLI Joe G.