Pour ce nouveau tĂ©moignage aprĂšs Un roman russe (N.B. avril 2007), Emmanuel CarrĂšre part de deux expĂ©riences de mort injustes et prĂ©maturĂ©es dont il a Ă©tĂ© tĂ©moin. La disparition d’une fillette – Juliette, quatre ans – emportĂ©e par le tsunami de 2004. La mort d’une autre Juliette, soeur de sa compagne, emportĂ©e par un cancer aprĂšs des annĂ©es de rĂ©mission. En parallĂšle, il conte l’histoire d’Ătienne, lui aussi atteint jadis par un cancer, qui exerce comme la seconde Juliette le mĂ©tier de juge au tribunal de Vienne. Occasion pour l’auteur de rĂ©vĂ©ler l’atmosphĂšre d’un tribunal d’instance.
 Ce livre intelligent montre l’impact de la mort d’un proche sur son entourage : stupeur, trouble, malaise, effroi. L’auteur, scĂ©nariste, « familier des situations dramatiques », avoue qu’« une des rĂšgles de ce mĂ©tier est de ne pas avoir peur de l’outrance et du mĂ©lo ». Usant tantĂŽt d’une forme de complaisance dans la compassion, tantĂŽt d’une luciditĂ© glaçante, il est au plus prĂšs de la vĂ©ritĂ© de l’existence.