New York. Kate rentre du travail à quatre heures du matin. Arrivée sur le parking de son immeuble, elle est sauvagement poignardée. Ses cris attirent quelques voisins aux fenêtres. Parmi eux, Patrick qui s’occupe de sa mère mourante, Diane, la femme trompée, Erin qui a renversé une poussette, deux couples qui se déchirent… Mais personne ne bouge ! La police a sûrement été prévenue… Les membres de cette petite communauté de quartier révèlent peu à peu leur nature, leur passé, leurs problèmes, tout ce qui fait qu’ils laissent agoniser la malheureuse.
Ryan David Jahn fait une peinture sociale pessimiste de l’Amérique des années soixante. Dans une succession de séquences qui couvrent quelques heures, il s’intéresse autant aux autres personnages qu’à la victime et son bourreau. Leurs actes sont décrits avec la précision d’un script et leurs motivations analysées sans complaisance. Il force parfois le trait, certaines scènes faisant penser à Stephen King. On se laisse prendre, curieux de savoir jusqu’à quelles extrémités vont aller les protagonistes. Beaucoup de sang, du sexe, de la lâcheté, de la corruption dans ce roman noir très fort. Y a-t-il encore une place dans nos sociétés pour le courage et l’honnêteté ?