Un homme, Manuel, se retourne sur son passé dans une longue explication adressée à son fils. Mélangeant ses souvenirs, il lui raconte ses relations avec son propre père. Celui-ci les a abandonnés jeunes son frère et lui-même pour aller recréer une autre famille dans un village voisin. Sa mère est une femme pauvre, pleine de douleur, qu’il devra protéger. Le héros aura eu une enfance volée, c’est lui qui est devenu l’homme de la famille. Leur père leur rend visite de temps à autre s’inventant un métier de chercheur d’or. Manuel ira travailler à Santiago et quelques années plus tard se mariera, aura un fils qu’il quittera à son tour.
Bernardo Toro, écrivain franco-chilien, évoque dans une langue poétique et recherchée le doute, la difficulté de vivre et de ne pas recréer un schéma déjà vécu. Les personnages se mêlent dans des dialogues ininterrompus avec en fond de tableau le Chili des montagnes et sa lumière, Valparaiso et l’immense mer bleue, Santiago la grande ville poussiéreuse. Une certaine tristesse émane de ce livre attachant.