Après mai 68, de Gaulle, président de la Ve République, souhaite faire « sa » révolution : moderniser par le haut une société dominée par le matérialisme et l’individualisme. L’Université réformée, il envisage la rénovation du Sénat et une régionalisation du territoire avec une participation générale, locale et nationale. Ces deux projets sont proposés à l’adhésion populaire dans un référendum. Devant le rejet des Français, de Gaulle se retire, voyage en Irlande, en Espagne, écrit ses Mémoires… Arnaud Teyssier (Richelieu : l’aigle et la colombe, NB décembre 2014) insère les événements de 1969 en remontant le cours des années précédentes. Il analyse longuement la pensée et les décisions de de Gaulle qu’il admire comme le réformateur qui a parachevé la stabilité des institutions de 1958 et créé une nouvelle voie dans un pays où le malaise est récurrent. Il salue sa hauteur de vues, ses facultés d’anticipation. Il critique la subversion ultérieure du régime, la pratique de la cohabitation qui désacralise la fonction présidentielle. Il souligne la lumière que pourraient apporter les intuitions du général à notre actualité politique. La densité de la réflexion, la minutie dans le récit des faits, l’élégance du style font de ce texte difficile un ouvrage de référence. (S.La. et M.W.)
De Gaulle, 1969 : l’autre révolution
TEYSSIER Arnaud