De 1945 Ă 1975, la France, puis les Ătats-Unis se sont trouvĂ©s en conflit avec lâIndochine. Ă la guerre française (1945-1954) succĂšde lâengagement amĂ©ricain. En 1945, de Gaulle est prĂ©occupĂ© avant tout de rĂ©intĂ©grer, dans lâempire français, lâIndochine soumise aux coups de boutoirs du Japon et du Vietminh. Revenu au pouvoir en 1958, il adopte un comportement diamĂ©tralement opposĂ©, conseillant aux prĂ©sidents amĂ©ricains (Kennedy, Johnson, Nixon) de sâengager dans un processus de paix et de laisser le peuple vietnamien Ă©laborer la solution politique mettant fin Ă la partition Nord-Sud rĂ©sultant des Accords de GenĂšve (1954).
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SpĂ©cialiste des guerres dâIndochine et de lâAsie contemporaine, l’historien analyse remarquablement lâĂ©volution gaulliste de la politique indochinoise et « la dĂ©colonisation mentale » du GĂ©nĂ©ral. Apparaissent principalement les tensions franco-amĂ©ricaines culminant avec le discours de Phnom Penh (1966) pour sâorienter ensuite vers la rĂ©conciliation, concrĂ©tisĂ©e par le rĂŽle de la diplomatie française dans les nĂ©gociations amĂ©ricano-vietnamiennes, Ă Paris, en 1968-1969. Un luxe de dĂ©tails et de documentation rend parfois trĂšs analytique ce livre issu dâune thĂšse brillante, mais lâensemble est passionnant et constitue un remarquable enseignement sur les ruses de lâHistoire, lâaveuglement des hommes et la volontĂ© des peuples Ă disposer dâeux-mĂȘmes.