En haut, il y a le ciel, un avion, des oiseaux, la cime de l’arbre dont les feuilles s’envolent avec le vent… En bas, il y a le trottoir, le chien au bout de sa laisse, les bouches d’incendie, les vieux papiers, les pieds des gens qui marchent, les pigeons qui picorent … Entre les deux, la petite fille qui le promène le nez en l’air, et des silhouettes, des visages de passants qui vont et viennent dans la ville.
La hauteur de la page est structurée en trois zones correspondant aux différents champs de vision explorés par l’illustration. Le graphisme stylisé met en scène les éléments évoqués avec poésie dans les textes courts en page de gauche, les divers mouvements des objets et des personnages. Entre ces zones, les interactions créent une histoire dans l’histoire, font imaginer ce qui n’est pas dit, invitent à s’interroger sur ce que l’on voit, ce qui change, ce que font les personnages. En aplats de couleurs franches, les images, un peu rigides, jouent cà et là habilement d’une sorte de vibrato visuel qui suggère le mouvement et la vie. Parcourue de haut en bas à travers les impressions fugaces d’une petite fille curieuse, cette promenade citadine ne manque pas de charme, et invite à chercher l’inattendu au-delà de la banalité quotidienne.