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Historiens, les auteurs se sont trouvés aux États-Unis au plus fort de la crise qui a opposé nos deux pays sur l’Irak. Heurtée par la réaction peu diplomatique de la France, intoxiquée par une propagande mensongère, l’opinion américaine a souvent abondé dans le sens d’une presse nationaliste déchaînée. Mais les auteurs relativisent cette poussée de francophobie. En dehors de telles crises internationales, la plupart des Américains, encore plus ignorants que nous en géographie, se désintéressent de l’Europe, à l’exception d’une grande partie de la communauté noire qui ressent les Français comme ouverts à la négritude et au jazz. Mais ce sont surtout les intellectuels, les artistes, les universitaires, blancs ou noirs, qui démentent notre impression d’une profonde francophobie outre-Atlantique. Les auteurs ont rencontré un grand nombre d’entre eux et constaté chez la plupart un vif intérêt pour la France, plus que pour tout autre pays européen.
Ce témoignage lucide, vivant, plutôt rassurant, se lit avec intérêt. Il retrace les relations franco-américaines et fait connaître ou redécouvrir chaleureusement des Américains “passeurs d’océan”.