Ătre philosophe, câest dâabord faire de la philosophie. Et en faire, câest ĂȘtre prĂ©sent sur le terrain, sans limites ni frontiĂšres, oĂč des Ă©vĂ©nements se produisent, et notamment les guerres. Car notre monde, dĂ©jĂ tombĂ© en ruines, est en guerre, et plutĂŽt que dâen proposer un autre, il faut le rĂ©parer en lui construisant une digue : un systĂšme, bĂąti avec des concepts. Le philosophe doit ĂȘtre engagĂ©, il rejette le dialogue, le consensus, le conformisme du bon sens « qui est Ă la philosophie ce que la chicorĂ©e est au cafĂ© ».Le philosophe est un guerrier au service de la vĂ©ritĂ©, la rĂ©elle amie de la philosophie.
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Rendant hommage Ă ses maĂźtres, notamment Althusser, Bernard-Henru LĂ©vy rĂšgle leurs comptes aux philosophes passĂ©istes, dialoguistes et rĂ©signĂ©s, Ă lâUniversitĂ©, « devenue ce mouroir de toute pensĂ©e » et qui « nâest pas le bon lieu pour philosopher ». Il se dĂ©clare sectaire et non dĂ©mocrate â en philosophie seulement â pour contrer la dictature de lâOpinion. Un petit essai qui permet de mieux cerner un personnage qui intrigue et irrite.