De la part de la princesse morte

MOURAD Kenizé

Selma, jeune princesse turque, petite fille du sultan Mourad V, assiste atterrĂ©e Ă  la chute de l’Empire ottoman. Le Sultanat est aboli, Mustapha Kemal prend le pouvoir et instaure la rĂ©publique. La famille connaĂźt la ruine et l’exil. AprĂšs une adolescence relativement libre Ă  Beyrouth, Selma part pour l’Inde oĂč elle Ă©pouse le Rajah de Badalpour. Le joug de la tradition la brise, se sentir « l’étrangĂšre » comme au Liban la taraude. Elle quitte le pays en proie aux convulsions de la lutte pour l’indĂ©pendance menĂ©e par Gandhi, pour accoucher en France d’une petite fille. La seconde guerre mondiale bouleverse Ă  nouveau sa vie.

 

À l’aide de journaux de l’époque, de recherches dans les archives familiales, d’enquĂȘtes en Turquie, au Liban et en Inde, KenizĂ© Mourad, journaliste, ressuscite dans ce roman le passĂ© de sa mĂšre, Selma. Mais ce texte, Ă©ditĂ© pour la jeunesse en deux volumes, n’est autre que, mot pour mot, celui de l’original paru chez Robert Laffont, (NB, septembre/octobre 1987), tronquĂ© ça et lĂ  et prĂ©sentĂ© avec une jaquette sĂ©duisante. Si l’histoire de cette jeune femme au destin exceptionnel est passionnante, le contexte historique et politique reste difficilement accessible Ă  des jeunes qui n’ont pas le recul nĂ©cessaire. Cette adaptation est un leurre et s’adresse toujours aux plus ĂągĂ©s, alors capables de lire l’original.