Après trente ans de silence, François Cheng reçoit d’une amie une missive lui apportant quelques nouvelles. Puis une deuxième, l’invitant à partager ses interrogations sur la place de l’âme dans l’existence. L’auteur, romancier, poète, philosophe (Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie, NB janvier 2014) se propose de lui répondre : sept longues lettres, fruits de ses lectures et de sa réflexion vont explorer le thème. Délicate à définir, l’âme est, en Occident, dominée par le duo corps-esprit, et volontiers mise en sourdine, considérée comme désuète, voire obscurantiste. Or, cette part la plus secrète et la plus intime de l’être constitue son unicité, elle est désir de vie, de partage et d’amour. Si l’esprit vient à défaillir, l’âme demeure entière, unique et irremplaçable. L’accueillir en soi et la laisser se développer, c’est toucher la grâce de l’authenticité, goûter la profondeur des échanges, dans la joie comme dans la souffrance. Citations d’écrivains, d’artistes, souvenirs personnels, exemples choisis dans les grandes traditions spirituelles émaillent le texte. La perfection de l’écriture et la subtilité du propos sont une fois encore éblouissants. (P.H. et M.-A.B.)
De l’âme : sept lettres à une amie
CHENG François