Envoyé en repérage, Martin, jeune étudiant en cinéma, photographie dans un café de Buenos Aires un vieil homme en train d’écrire dans un cahier. Cet homme, reconnu par le professeur de Martin, est Andrés Oribe, cinéaste et écrivain qui vit retiré du monde. Espérant le rencontrer Martin retourne dans le café, mais Oribe a disparu en lui laissant six cahiers où il y évoque une certaine Celeste rencontrée à Berlin et un mystérieux Ignacio. À partir de ces souvenirs, Martin et Elisa, sa camarade et future fiancée, imaginent le sujet de leur film. Dans ce roman à tiroirs remarquablement écrit mais relativement complexe, l’écrivain argentin Edgardo Cozarinsky (Loin d’où, NB décembre 2011) encastre des histoires les unes dans les autres. À travers les récits d’amour d’Ignacio et Celeste, et du jeune couple d’étudiants, il interroge à la fois la valeur du passé et ses effets sur notre mémoire et sur le présent. Il fait revivre le passé et ses fantômes, comme ce Berlin qu’il redécouvre après la chute du mur. L’auteur, également cinéaste, pose la question de la transmission et de l’adaptation d’une histoire.
De l’argent pour les fantômes
COZARINSKY Edgardo