À Silverton, Idaho – des bars, un paysage grandiose de montagnes, forêts et rivières –, vit une communauté entièrement consacrée à l’extraction de la mine d’argent. Dans les années soixante-dix, un terrible incendie provoque la mort de quatre-vingt-onze mineurs, intoxiqués au monoxyde de carbone. Dans cette ville sous le choc, familles et amis des victimes peinent à surmonter leur deuil et à se reconstruire. Professeur d’université dans le Montana, Kevin Canty (Toutes les choses de la vie, NB mars 2014) aime à capturer une Amérique rurale et ouvrière. Dans ces vies rudes et étriquées, rares sont ceux qui choisissent de poursuivre des études. S’inspirant d’un fait divers qui s’est déroulé à Kellogg en mai 1972, le romancier dissèque le morne quotidien de ce microcosme enfermé dans une géographie unique, avec pour seuls loisirs ivresse et cigarettes, sexe et voitures. Les personnages sont bien campés et le rythme est soutenu jusqu’à l’accident. Malgré l’omniprésence de l’alcool qui crée un réel malaise et l’absence d’enquête déterminant les causes de l’incendie, le livre offre une minutieuse étude de caractères. La description des paysages enneigés est superbe et la solidarité des mineurs bien rendue. (S.D. et S.L.)
De l’autre côté des montagnes
CANTY Kevin