Un adolescent tue son jumeau en s’exerçant au tir. Accident ? Cette mort sonne le glas de la tranquillité d’Hermann, le voisin qui vivait jusque là paisiblement avec sa famille au bord du lac. L’été devient lourd et étouffant. D’autres jeunes disparaissent mystérieusement, le danger semble venir de partout, de l’orage, des ondes électromagnétiques, des voisins hostiles, d’un molosse menaçant… Étrangement, on a construit, de l’autre côté du lac, une maison jumelle de la sienne. Chez lui comme dans le foyer pour mineurs où il travaille, l’atmosphère devient irrespirable.
Le roman démarre comme un thriller. Les faits sont racontés au jour le jour, en une sorte de monologue, où même les dialogues sont intériorisés. Nous sommes dans la tête du personnage ! La tension monte et peu à peu la réalité se dérobe. Les événements existent-ils ou sont-ils le fruit de l’imagination du héros ? De façon subtile, l’auteur introduit le doute. Ce roman dense et sensible, avec des références culturelles notamment cinématographiques, résiste à l’explication facile. Il renvoie constamment au thème du double, faisant vaciller la raison. Il tient en haleine et dévoile en dernier ressort la clé du mystère. (F.E. et T.R.)