Dans le concert des lamentations sur notre humanité, François Meyronnis, romancier (Ma tête en liberté, NB juin 2000) et philosophe, fait entendre sa voix par le biais de la littérature en se mettant dans les pas d’Houellebecq et de Littell. Nihilisme, haine, vengeance, panique, ravage, sexualité dégradante sont les fruits des pensées extrémistes telles nazisme ou terrorisme, tout autant que les fruits de notre société gestionnaire où « l’amour n’est plus aimé ». À civilisation de mort, littérature de mort. La thèse est exprimée avec une grande violence dans un style vigoureux, imagé, où se mélangent avec talent familiarité, érudition et sophistication. Quand l’auteur s’appuie sur des oeuvres littéraires, il est aisé de le suivre. Par contre, l’exercice est beaucoup plus difficile quand sa démarche est purement philosophique.
De l’extermination considérée comme un des beaux-arts
MEYRONNIS François