L’auteur explique comment, de marchand de tableaux il est devenu historien. En 1977, lors d’une émission des « Dossiers de l’écran », il est confronté à Henri Frenay qui accuse Jean Moulin de « cryptocommunisme ». Cette calomnie le décide à consacrer trente ans de sa vie à rétablir la vérité. Si ce petit livre reprend des faits déjà rapportés dans sa monumentale biographie de Jean Moulin, l’inconnu du panthéon, dans Jean Moulin La république des catacombes (NB septembre 1999), et dans ses propres mémoires Alias Caracalla (NB septembre 2009), Daniel Cordier y révèle dans un « discours de la méthode » pourquoi il fait confiance aux archives et aux écrits plutôt qu’aux témoignages. Il donne quelques exemples savoureux. Fruit d’entretiens avec Paulin Ismard, spécialiste de la Grèce antique, cet essai hétérogène et fragmenté rappelle le parcours atypique de Daniel Cordier, jeune maurassien antisémite, ralliant de Gaulle en juin 40, secrétaire dévoué corps et âme à Jean Moulin en France occupée et converti à l’humanisme de gauche et antigaulliste après 1958. Mais il n’oublie pas qu’ils n’étaient pas très nombreux à rallier Londres en 1940 et à résister en France jusqu’en1944…
De l’Histoire à l’histoire
CORDIER Daniel, ISMARD Pauline