François Jullien, philosophe et sinologue, dissĂšque la notion de « l’intime ». Il en Ă©tudie toutes les facettes : le mot, la musique et le sens. Dans notre civilisation, ce terme, d’origine latine, renvoie, Ă la fois Ă l’intĂ©rioritĂ© (le privĂ©, le secret) et Ă la relation avec l’autre (avoir des relations intimes, ĂȘtre l’intime de quelqu’un). Cette idĂ©e d’un intime du dehors et du dedans est partagĂ©e par tous les peuples europĂ©ens et occidentaux. C’est le « dedans partagé » de Rousseau. Mais les Grecs, autrefois, ne concevaient pas l’intime dans sa dualitĂ©, ni les Chinois aujourd’hui. Comment dĂšs lors construire une morale humaine universelle ? Pour Ă©tayer son propos François Jullien s’appuie sur le religieux â le christianisme (saint Augustin) â et sur la littĂ©rature : le courant romantique ou le roman stendhalien. Une rĂ©flexion approfondie qui fait fi du dĂ©ballage narcissique contemporain et privilĂ©gie le partage silencieux. Elle s’adresse Ă un lectorat exigeant.
De l’intime : loin du bruyant Amour
JULLIEN François