La fenêtre est ouverte, on doit être en été. Oui, la petite fille porte un T-shirt et un short. Elle s’impatiente de fêter ses sept ans et trouve le temps long. Le paysage est toujours le même, l’air qu’elle respire aussi. Enfin, l’hiver arrive et avec lui le moment de souffler ses bougies. Pourquoi alors cette sensation que tout change brusquement, que la montagne qu’elle voyait de sa fenêtre n’est plus si grande, que les mille et une choses qui traînaient dans le bureau de son père et qui la faisaient rêver ont perdu leur magie.
L’art qui caractérise Loren Capelli est la pureté et la sensibilité de son trait qui dessine des personnages tout en douceur. Le blanc de la page parle autant que les quelques objets éparpillés, les vêtements indiquent la saison, un grand châle bleu le flottement des émotions. Et pour marquer le temps qui passe et les transformations de l’univers enfantin, de grandes aquarelles n’hésitent pas à passer de vrais paysages à des étendues au flou aquatique. Le texte est elliptique, l’image aussi mais les indices sont là. La fenêtre est ouverte, il suffit de se laisser guider par l’émotion et choisir son interprétation : fin de l’enfance, départ du père, décès ?