Née Bangladaise musulmane, combattante féministe, Taslima Nasreen (Rumeurs de haine, NB janvier 2006) avait été victime en 1994 d’une fatwa appelant à sa mort. Après un exil de douze ans en Europe, elle avait trouvé refuge à Calcutta, proche de son pays natal. Mais le gouvernement de l’Inde – pays pourtant démocratique – se méfie d’elle, élément déstabilisateur dans un pays comptant de si nombreux musulmans. Prétextant une manifestation fondamentaliste à son encontre en septembre 2007, il l’assigne à résidence, puis l’éloigne à Delhi où elle vit en recluse, coupée de ses amis. Malade, elle est traitée de façon indigne. Dans sa prison, elle crie de façon parfois excessive sa détresse, elle écrit des poèmes touchants, encore que la traduction les banalise quelque peu.
Taslima est rentrée en Europe en mars 2008. Si intéressants que soient ses textes, écrits de septembre 2007 à mars 2008, peuvent-ils pour autant constituer un livre ? Il est un peu gênant de répondre « non », car la lutte de cette femme est aussi courageuse que difficile.