De mères en filles

SILVEIRA Maria José

Au Brésil, vingt-et-une femmes se succèdent de mère en fille, de 1500 et nos jours. La première, une Indienne, et ses descendantes directes ont une vie courte… Les géniteurs sont d’origines diverses : européenne, africaine, juive, métisse, et la peau des petites filles est plus ou moins colorée. Souvent belles, de caractères différents, toutes portent à la base de la nuque un petit triangle, la pointe tournée vers le bas…  Ce premier roman ambitieux d’une Brésilienne, anthropologue et traductrice, est l’histoire du métissage dans son pays à travers une lignée imaginaire de femmes dont la tache symbolise l’origine indienne dont elles s’éloignent. Leurs destins sont variés, toujours présentés de manière intéressante : elles sont agricultrices, chefs d’entreprise, militantes politiques, artistes… selon l’époque, leur compagnon et leurs aptitudes. Les personnages masculins restent au second plan. Les vingt premières biographies sont difficiles à mémoriser, la vingt-et-unième, contemporaine, est plus facile à appréhender. En toile de fond défile l’histoire épique du Brésil depuis la conquête portugaise, avec les luttes internes, la ruée vers l’or, l’abolition de l’esclavage, les soubresauts politiques, la naissance des villes, l’évolution des moeurs… Une fresque foisonnante et colorée portée par une écriture alerte. (E.L. et L.G.)