Les « vu comprà », comme les appellent les Vénitiens, sont des immigrants souvent sans papiers qui restent réservés, ignorés des Italiens et de leurs autorités. À Venise, un soir de décembre alors que des touristes américains se pressent autour des étalages de contrefaçons, l’un de ces vendeurs à la sauvette est assassiné en quelques secondes. Intrigué par ce crime inexplicable, le commissaire Brunetti commence sa quatorzième enquête (cf. Dissimulation de preuves, NB juin 2007) sans l’ombre du moindre indice. Une fouille des quelques affaires de la victime et une scarification étrange sur le corps le laissent perplexe alors que sa hiérarchie lui impose d’interrompre ses investigations.
Comme à l’accoutumée, Donna Leon livre ses descriptions de la vie quotidienne des Vénitiens. Loin des clichés touristiques, ruelles, cafés, habitations s’animent au gré des déambulations du commissaire. Ses inconditionnels retrouveront peut-être avec plaisir son amour de la gastronomie, son humanisme et ses conversations philosophiques avec sa femme Paola. Un roman d’atmosphère où l’intrigue policière, qui traîne en longueur, n’est qu’un prétexte pour camper quelques personnages attachants et pour esquisser un tableau nuancé de la société italienne.