De terre et de mer

Au début du XXe siècle, Henri, peintre de souche paysanne, débarque sur une île bretonne pour tenter de renouer avec Youna qui l’a quitté pour vivre en herboriste solitaire. Son voyage durera vingt-quatre heures, au cours desquelles il va faire des rencontres surprenantes et pittoresques : peintre chinois, pêcheur d’ormeaux, coureur à pied, musicien bienveillant… Ses retrouvailles avec Youna sont plutôt froides : éprise de sa solitude, de son indépendance, elle lui fait comprendre qu’il doit partir, elle tient à sa réputation locale. Son retour sur le continent lui réserve une surprise de taille.  

Spécialiste de la littérature jeunesse, Sophie Van der Linden (L’incertitude de l’aube, NB octobre 2014) possède sensibilité et talent pour dépeindre les états d’âme de son héros malheureux. À ceux-ci s’oppose la sérénité de son ex-amante devenue insulaire, écrivain et herboriste. L’écriture est très travaillée et subtile, elle compose un tableau minutieux et délicat de l’atmosphère marine, des tons et des couleurs de la mer et de la terre. Les personnages secondaires sont attachants et originaux, les descriptions de la grève très précises. Et la chute, tout à fait inattendue, est tragique. (S.La. et S.L.)