Dead smile (Le sacrifice des aigles ; 1)

MAKYO, SICORO Eugénio

Avril 1840 au Nord-Est de l’Arizona. En pleine cérémonie rituelle de la tribu Hopi, la cavalerie américaine charge sans pitié et fait un carnage. Un an plus tard, deux soldats viennent apporter à Kate un jeune bébé indien, sur ordre du commandant Lewis, avec 100 $ et une vache pour le lait, à charge pour elle de s’en occuper sous peine d’être pendue. Le bébé a été déposé devant la porte du fort le matin même.

Depuis une dizaine d’années, après le massacre par les hopis de son mari et de ses trois garçons, Kate vit seule avec sa fille Elisa, qui en a perdu la parole et une partie de sa raison. Sans autre ressource qu’un maigre potager et quelques bêtes, Kate « nettoie les soldats » qui viennent se défouler chez elle.

Celui qui s’appellera Dead smile a un frère jumeau, à la peau blanche et élevé par les hopis. Tous les deux sont nés à la suite du viol par un soldat de Tuvka, jeune femme d’un chef hopi. À leur naissance, le chef Katchongva a accueilli ces deux bébés comme un symbole vivant des deux peuples qui devaient apprendre l’un de l’autre et peut-être un jour faire une seule nation. Le destin de Dead smile ne fait que commencer. Le scénariste renouvelle le genre par une approche mystique du récit qui nous emporte malgré nous. Le dessin est nourri directement de cet esprit, avec force.

Un album sombre, mais un très bel album.

(PG)