Débâcle

MENÉNDEZ SALMÓN Ricardo

2005, à Promenadia, ville espagnole près de la mer. Un tueur en série laisse au pied d’un cadavre une chaussure prise à sa précédente victime, la peur règne. Des policiers le traquent, l’épouse de l’un d’entre eux, enceinte disparaît. Des bouteilles de lait contiennent des aiguilles : les coupables sont les Arracheurs, un trio de jeunes qui veulent faire régner la terreur et font aussi sauter un parc à thème, le Corpodrome. En face, le concepteur, un savant, dont la fille tant aimée est la maîtresse d’un Arracheur. Dans une langue très recherchée, remplie de références et de citations, l’auteur (La lumière est plus ancienne que l’amour, NB décembre 2012) accumule minutieusement des horreurs, recense, avec des descriptions d’une grande crudité, les turpitudes humaines, instille la peur. Il remet en question l’évolution de la société actuelle, note la ruine des structures familiales, mais on se perd souvent dans les méandres de sa réflexion. Servi par un style brillant, jusqu’à la complaisance parfois, ce faux polar, touffu et angoissant sur les racines du Mal, attire et rebute à la fois. (E.B. et M.Bo.)