« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Cette habile réponse de Jésus aux pharisiens qui le mettent à l’épreuve du choix entre loi ou amour sauve la femme adultère de la lapidation. Que devient-elle alors ? Régine Deforges – qui a clos le cycle de La bicyclette bleue avec Et quand viendra la fin du voyage (NB juillet 2007) – la baptise Deborah et, revisitant l’Évangile, en fait un membre zélé de l’entourage du Christ. Elle puise son inspiration dans les épisodes les plus connus de la vie de Jésus en Palestine occupée, en invente de nouveaux comme ces années de vie monacale en Chine. La belle et docte Deborah, impressionnée par la parole de Jésus, sera pourtant un temps saisie par le doute. L’écriture de Deforges est une langue orale. Parlée sans recherche. Les dialogues dominent, simplistes, proches parfois de la paraphrase. Le livre est pourtant plus que plagiat pataud ou sirupeuse romance évangélique. Le personnage intelligemment complexe de Judas, le portrait de figures féminines libres et dignes, l’écho – semble-t-il fidèle – du message christique le préservent de l’inconsistance.
Deborah, la femme adultère
DEFORGES Régine