Andrew Barber est procureur adjoint. Sa vie bascule le jour où son fils unique, quatorze ans, est accusé du meurtre d’un camarade malgré un manque de preuves flagrantes. Sa femme et lui n’auront de cesse de prouver son innocence. Mais, alors qu’un sombre secret familial resurgit, la possibilité de la culpabilité de Jacob s’installe insidieusement dans leur esprit, celui de la mère en particulier. Il émane de ce thriller, essentiellement psychologique, une intensité dramatique prenante due en grande partie au comportement des parents, à la fluctuation de leurs sentiments contradictoires. L’atmosphère tendue qui règne au sein de la famille durant les longs mois d’attente avant et pendant le procès s’alourdit au fil des jours et des découvertes, accentuant le contraste entre l’impassibilité étonnante du fils et le désarroi des parents, rongés tour à tour par l’indignation, le doute, l’incertitude, le désespoir, la culpabilité à l’idée de mal connaître leur fils ou d’oser envisager le pire. La construction est astucieuse, ne dévoilant que le strict nécessaire. La partie juridique doit sa vraisemblance à l’expérience de William Landay (Boston Requiem, NB juin 2005), procureur lui-même. On dévore, en dépit de quelques longueurs, jusqu’au dénouement, imprévisible, magistral et… tellement humain !
Défendre Jacob
LANDAY William