Catherine Meurisse, si émouvante dans son album La légèreté où elle exprimait ses sentiments à la suite de l’attentat contre l’équipe de Charlie Hebdo, revient à ses amours classiques. En effet, formée à l’école Estienne puis à l’école nationale des arts déco, elle se penche sur Delacroix pour lequel, après ses études, elle avait déjà exprimé son admiration. Elle utilise pour cela le texte d’une causerie, qu’Alexandre Dumas tint à propos de Delacroix devant un aréopage de spécialistes, un an après la mort du peintre. Dumas, dans son style flamboyant qu’il sait rendre émouvant, y dresse un panégyrique plein de vie de son ami.
Catherine Meurisse reprend ce texte qu’elle transcrit dans un lettrage manuscrit, lui permettant ainsi de s’approprier les paroles de Dumas, et ponctue le texte de dessins espiègles ou d’ébauches « à la manière de ! » inspirées de diverses oeuvres du grand maître. Ces aquarelles réussissent à évoquer les principaux tableaux de l’artiste, sans les copier. La combinaison entre ces quelques images et les belles anecdotes de Dumas forment un hommage qui incite immédiatement à aller retrouver et admirer les originaux dans le musée ou la bibliothèque les plus proches.