Madrid, 1999. Blanca, universitaire et mère de deux grands fils, est anéantie par le départ de son mari. Pour fuir ce qui lui rappelle les moments heureux, elle sollicite un poste à l’étranger : ce sera l’Université de Santa Cecilia en Californie. Là on lui confie le classement des archives du professeur Fontana qui a consacré ses recherches aux missions jésuites du XIXe siècle, notamment la mission Olvido dont la trace s’est perdue. Passionnée par ce travail, elle partage ses découvertes avec Luis Zárate, le directeur, et surtout Daniel Carter – élève puis ami intime de Fontana. Peu à peu le passé se dévoile. María Dueñas (L’espionne de Tanger, NB juillet-août 2012) alterne époques et pays : pan d’histoire méconnu de la Californie, vision saisissante de l’Espagne franquiste des années soixante, monde universitaire américain contemporain. Le professeur disparu sert de lien aux trois personnages, attachants et complexes – en particulier l’héroïne –, chacun ayant sa propre vérité. Certes, ce n’est pas prioritairement l’amour qui mène le bal et le roman est souvent très sérieux – on peut d’ailleurs lui reprocher quelques longueurs. Mais le style est fluide et vivant, mystères et révélations se succèdent, maintenant le suspense jusqu’à la dernière phrase.
Demain à Santa Cecilia
DUEÑAS María