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Un père banquier, une mère psychologue, une grande soeur en prépa, mûre pour l’anorexie : la famille d’Antonin, 16 ans, lui semble étrangère. L’adolescent écoute avec plaisir les récits de son oncle Max, ancien combattant de mai 68 et célibataire endurci qui cultive, près des Buttes Chaumont, le souvenir des surréalistes et de sa jeunesse engagée. Pas de porte du dortoir des filles à forcer pour Antonin, mais une timidité autrement paralysante. Et l’intérêt qu’il porte au SDF installé sur le trottoir d’en face va-t-il éveiller sa conscience ?Antonin semble bien seul dans cette famille où chacun se recroqueville sur ses problèmes. Sur les traces de Max, seul adulte disponible, il revisite les slogans de mai 1968 et les lectures d’alors. Les griefs ne sont pas très nets alors que les symptômes de l’anorexie sont bien vus. La mère, prompte à s’accuser pour jouer les victimes, au lieu d’écouter sa fille, semble caricaturale. Le père est inconsistant. Un secret de famille vient à point nommé dénouer l’intrigue et propulser Antonin au rang des êtres responsables. Le clochard – l’appellation n’est-elle pas anachronique en pleine crise économique ? – ajoute une note un peu mélo à un ensemble peu convaincant.