Dépaysement

Le narrateur retrouve Palerme après une longue absence. Pendant trois jours il évalue les changements de sa ville natale en ayant virtuellement recours au « carottage », procédé utilisé par les géologues. Dans les différents quartiers de la ville, ses rues, ses bars, ses boutiques, au bord de la mer, il observe puis échange avec des enfants et des adultes. Il en extrait des échantillons révélateurs car Palerme est un miroir pour lire la situation sociale ou anthropologique sous Berlusconi et la généraliser à l’Italie entière. Dans ce court et brillant récit, on entend le cri d’un homme qui veut éveiller les consciences et s’interroge sur l’atonie de la nature humaine. Ces carottages ne présentant aucune stratification, l’uniformité de pensée reste donc le constat alarmant : présent fossilisé, passé oublié, avenir indiscernable. Berlusconi s’est-il approprié l’Italie ou l’Italie a-t-elle engendré Berlusconi ? L’auteur conduit avec intelligence cette variation sur le temps présent qui est aussi celui d’une écriture riche, ample, émaillée de mots recherchés, mais toujours claire. Cette autofiction où onirisme et réalité s’entrelacent est une analyse politique subtile et originale.