Enfermé dans un cachot et horriblement tenaillé par la faim, Dodéro, prisonnier de guerre, se souvient de l’été 1939 à Primerol au bord de la Méditerranée où il préparait sa thèse de doctorat. Sa vie de famille s’y déroulait dans l’insouciance, au milieu d’une nature préservée dont profitaient aussi de rares commerçants et quelques estivants. L’affaire du couloir de Dantzig revendiqué par Hitler vint troubler la quiétude des estivants. Peu à peu, la crainte d’une nouvelle guerre s’imposa à tous, avant de devenir une réalité. Cet ouvrage, trouvé après la mort de Robert Merle (Le glaive des amours, NB octobre 2003), est chronologiquement son premier texte, mais n’a jamais été publié ni évoqué par son auteur comme le révèle une postface écrite par son fils. Ce superbe récit, plein de sensibilité et de charme, décrit avec précision la montée de l’angoisse ressentie devant une situation internationale qui dérape inexorablement vers une fatalité que chacun redoute. Ce texte, proche de l’autobiographie, est une petite merveille qui se déguste avec beaucoup de plaisir.
Dernier été à Primerol
MERLE Robert