Le 14 fĂ©vrier 2008, Steve Kazmierczak, vingt-sept ans, abat froidement cinq Ă©tudiants dâune universitĂ© de lâIllinois, en blesse plus encore, puis se suicide. Famille surarmĂ©e, mĂšre hostile, scolaritĂ© erratique, foyers, brĂšve insertion sĂ©curisante dans lâarmĂ©e, divers cursus universitaires, tel est le parcours du tueur. Crises dâangoisse, nĂ©vroses, TOC, bipolaritĂ©, surmĂ©dication, asociabilitĂ©, sexualitĂ© incertaine, racisme scandent cette existence chaotique.  Enseignant et Ă©crivain, David Vann, trop tĂŽt initiĂ© Ă la chasse au cerf par un pĂšre collectionneur dâarmes Ă feu â qui a Ă©galement mis fin Ă ses jours â cherche Ă connaĂźtre la vie et les motivations du meurtrier. Se rĂ©fĂ©rant Ă sa propre histoire familiale, lâauteur de DĂ©solation (NB septembre 2011) se fait enquĂȘteur et Ă©crit un scĂ©nario de film dâhorreur, enchaĂźnant des faits dâune ponctualitĂ© et dâune prĂ©cision hallucinante. Dans lâanalyse psychologique il essaie, avec honnĂȘtetĂ©, dâinstiller quelques moments positifs dans cet ocĂ©an de noirceur, de perversitĂ©, et sâinterroge sur la prĂ©gnance dâun hĂ©ritage originel dâune brutalitĂ© extrĂȘme : comment sâen libĂ©rer ? Comment se construire ? Nulle rĂ©ponse apaisante dans ce reportage anxiogĂšne, mal accueilli aux Ătats-Unis, mais une condamnation de la culture amĂ©ricaine des armes, de la violence quâelle gĂ©nĂšre et de la responsabilitĂ© des politiques.
Dernier jour sur terre
VANN David